Parcours de préparation à l’insertion professionnelle et à la poursuite d’études supérieures en classe de terminale de baccalauréat professionnel.
https://www.education.gouv.fr/bo/2024/Hebdo11/MENE2404141N
BO-11-2024-Classe de terminale : Le fichier pdf
La classe de terminale de baccalauréat professionnel est réorganisée à compter de la rentrée scolaire 2024 sur le fondement de l’arrêté du 22 janvier 2024 modifiant l’arrêté du 21 novembre 2018 relatif aux enseignements dispensés dans les formations sous statut scolaire préparant au baccalauréat professionnel. L’arrêté modifie par ailleurs la grille horaire de l’ensemble du cursus pour les élèves sous statut scolaire des établissements publics et privés sous contrat.
L’objectif est de :
- renforcer l’employabilité de ceux qui souhaitent s’insérer directement après le baccalauréat, et ainsi améliorer les taux d’accès à l’emploi post-diplomation ;
- mieux préparer ceux qui souhaitent poursuivre leurs études et améliorer leur réussite.
Afin d’atteindre ces objectifs, un parcours différencié est proposé aux élèves en fin d’année scolaire de terminale professionnelle :
- un parcours de préparation à l’insertion professionnelle ;
- un parcours de préparation à la poursuite d’études dans l’enseignement supérieur.
Cette note de service a pour but de préciser l’objet, les attendus et l’organisation de ces parcours pour les équipes des établissements et leurs élèves.
A. L’année de terminale professionnelle
À compter de la rentrée scolaire 2024, pour les élèves en formation sous statut scolaire dans les établissements publics et privés sous contrat, l’année de terminale est composée de différents temps couvrant trente-quatre semaines de formation auxquelles s’ajoutent deux semaines d’examen :
- septembre à mi-mai, un tronc commun avec :
- vingt-deux semaines de cours d’enseignements général et professionnel ;
- six semaines de périodes de formation en milieu professionnel (PFMP) obligatoires pour la certification ;
- mi-mai à début juillet, un parcours différencié de six semaines qui n’entre pas dans le cadre des évaluations certificatives :
- parcours de préparation à l’insertion professionnelle : il poursuit l’objectif d’un renforcement des liens entre formation et emploi par l’accroissement de la professionnalisation et l’amélioration de l’insertion professionnelle des élèves. Il vise à mieux accompagner les élèves dans leur projet professionnel en allant au-delà du diplôme pour faciliter cette transition complexe entre la formation et l’emploi ;
- parcours de préparation à la poursuite d’études supérieures : l’objectif est de favoriser la poursuite et la réussite d’études supérieures après le baccalauréat. Les études supérieures comprennent les formations préparant aux diplômes à compter du niveau 5 (BTS), y compris lorsqu’elles sont suivies en apprentissage.
Le livret scolaire du lycée professionnel (LSL) intègre à compter de l’année scolaire 2024-2025 une rubrique consacrée aux deux parcours de préparation « post-baccalauréat », qui permettra d’y consigner une appréciation sur le parcours des élèves.
Les épreuves du baccalauréat se déroulent en plusieurs temps :
- une première période d’examens au mois de mai, au terme du tronc commun, avec les épreuves ponctuelles d’enseignement général et d’enseignement professionnel, à l’exception de l’épreuve de prévention-santé-environnement (PSE) et de l’oral de projet.
Les épreuves en CCF pourront être organisées jusqu’à cette première période des épreuves ponctuelles en mai. - une deuxième période d’examens située à la fin du mois de juin, intégré dans les six semaines de parcours différencié (de préparation à l’insertion professionnelle ou de préparation à la poursuite d’études supérieures), avec les épreuves ponctuelles de PSE et d’oral de projet.
Cette deuxième période d’épreuves sera précédée dans la mesure du possible d’un temps de regroupement, d’au plus quelques jours, de tous les élèves concernés au sein de l’établissement pour finaliser la préparation de l’épreuve de PSE et de l’oral de projet.
Le choix entre les parcours de préparation à l’insertion dans l’emploi et à la poursuite d’études dans l’enseignement supérieur, qui se concrétise en année terminale, s’inscrit dans le cadre d’un accompagnement continu, depuis la classe de seconde, de la construction des projets de l’élève.
Le suivi effectif et l’assiduité du parcours choisi par l’élève ou sa famille s’il est mineur sont obligatoires et constituent des facteurs clés d’atteinte des objectifs de cette période de préparation à l’après-baccalauréat.
B. L’accompagnement à l’orientation et la construction du projet de l’élève
En voie professionnelle, l’objectif de l’accompagnement à l’orientation est d’aider les élèves à devenir acteurs dans la construction de leur projet en favorisant l’acquisition de compétences, notamment en matière de recherche, d’analyse et d’exploitation de l’information, leur permettant de gagner en autonomie et d’élaborer leur propre projet de poursuite d’études ou d’insertion dans le monde du travail.
L’accompagnement à l’orientation vise ainsi trois objectifs pédagogiques : appréhender les principes de fonctionnement et la diversité du monde économique et professionnel et les perspectives d’insertion offertes par la spécialité ou la famille de métiers ; connaître les possibilités de poursuite d’études post-baccalauréat professionnel ; élaborer son projet d’orientation scolaire et professionnelle. Le temps dédié à chacun de ces trois objectifs varie selon le niveau d’enseignement et les enjeux qui y sont associés.
Dans le cadre du cursus de baccalauréat professionnel, les heures de « soutien au parcours » concourent à cet accompagnement à l’orientation. Les enjeux de la classe de seconde en matière d’orientation sont la consolidation du parcours de l’élève grâce à un test de positionnement en début d’année scolaire et à un accompagnement au choix de spécialité, particulièrement lorsqu’il s’agit d’une seconde par famille de métiers. En première professionnelle, puis en terminale, cet accompagnement permet l’approfondissement de la réflexion sur son projet et la préparation du choix du parcours différencié pour la fin d’année de terminale. En terminale professionnelle, les élèves se préparent à l’entrée dans l’enseignement supérieur ou dans le monde du travail.
Ainsi, la différenciation des parcours à la fin de la classe de terminale – préparation à l’insertion professionnelle ou préparation à la poursuite d’études – vient tout à la fois parachever les démarches initiées depuis la classe de seconde – voire en amont (parcours Avenir, découverte des métiers) – et ouvrir des perspectives à l’élève quant à la suite de son parcours.
Sur l’ensemble du cycle, l’horaire de soutien au parcours doit permettre aux élèves de se projeter vers une insertion professionnelle ou une poursuite d’études. Sur ce temps, l’accompagnement des élèves peut porter sur :
- une projection vers l’enseignement supérieur en dépassant l’autocensure et en ouvrant son horizon personnel au-delà des seules représentations des formations rencontrées dans sa famille ou son environnement géographique proche. Il s’agit pour l’élève d’étayer son ambition individuelle par une familiarisation avec les attendus de l’enseignement supérieur. Les différents moyens d’y parvenir peuvent être évoqués en présentant également la validation des acquis de l’expérience ou la formation continue ;
- une projection vers son insertion professionnelle en faisant évoluer ses représentations du monde économique et professionnel. Il s’agit pour l’élève d’appréhender les principes de fonctionnement et la diversité du monde économique et de distinguer les métiers directement accessibles après le baccalauréat de ceux qui le sont après un diplôme du supérieur ;
- une réflexion sur sa mobilité en appréhendant la nature des freins à la mobilité : financiers, physiques, matériels (transport, hébergement, etc.) et cognitifs (crainte de se déplacer, de s’éloigner d’un environnement familier, etc.) ;
- une préparation à la procédure Parcoursup à partir de l’identification des contenus, des modalités et des attendus des formations de l’enseignement supérieur : hiérarchiser ses choix, formuler d’autres choix, analyser les alternatives, adopter une démarche ouverte de vœux tenant compte de ses chances d’admission, prendre des décisions et suivre les procédures mises en place, repérer les passerelles entre les différentes voies de l’enseignement supérieur, développer ses compétences à s’orienter.
C. Le processus d’accès à chacun des deux parcours
En début d’année scolaire de terminale
Les parcours différenciés de fin de terminale sont présentés aux élèves. Les élèves continuent la réflexion sur leur projet professionnel, appuyés par les heures de soutien au parcours.
Une fiche de dialogue est utilisée par l’établissement tout au long du processus permettant aux familles d’exprimer un premier souhait de parcours, au conseil de classe de faire des recommandations et aboutissant à un choix de l’élève (et de sa famille s’il est mineur) et son inscription dans l’un ou l’autre parcours. Une fiche type de dialogue est proposée en annexe.
À l’issue du dernier conseil de classe précédant le parcours
Le conseil de classe émet une recommandation motivée concernant le parcours que pourrait suivre l’élève et la consigne sur une fiche de dialogue transmise aux familles.
La recommandation précise le cas échéant les compétences à travailler dans le parcours afin de favoriser la réussite des élèves et sert de base au dialogue lors d’un entretien entre l’élève (et sa famille s’il est mineur) et un membre de l’équipe éducative.
Il est important de noter que la recommandation de l’un ou l’autre parcours ne doit pas se faire de façon mécanique, mais bien en tenant compte de ses vœux et besoins, de ses points forts et de son diplôme.
En outre, les vœux ou l’absence de vœux dans Parcoursup ne déterminent pas le suivi de l’un ou l’autre parcours, même s’ils constituent une étape importante pour les lycéens de terminale professionnelle.
De même, le suivi de l’un ou l’autre parcours ne détermine pas l’émission de vœux Parcoursup, en phase principale comme en phase complémentaire. En particulier, les élèves pourront faire des vœux de poursuite d’études durant la phase complémentaire de Parcoursup quel que soit leur choix de parcours.
À cet égard, il est important que les élèves comprennent que la recommandation du conseil de classe concernant l’un ou l’autre parcours ne constitue pas un « avis Parcoursup »[1].
Au terme de l’entretien, l’élève, ou sa famille s’il est mineur, se positionne sur l’un ou l’autre parcours.
La famille rend la fiche de choix du parcours qui indique sa décision.
Le chef d’établissement organise le suivi des inscriptions des élèves dans l’un ou l’autre parcours et fixe la date de clôture de celles-ci.
Avant l’entrée dans un parcours
Les élèves souhaitant intégrer le parcours de préparation à l’insertion ne peuvent intégrer effectivement ce parcours que dans la mesure où une convention de PFMP tripartite a été élaborée.
Le chef d’établissement vérifie la conclusion ou non d’une convention de PFMP pour les élèves ayant souhaité suivre le parcours de préparation à l’insertion.
Les élèves n’ayant pas de convention de PFMP sont orientés vers le parcours de préparation à la poursuite d’études.
Les cas particuliers
Certains élèves s’orientent vers un CAP, ou vers une formation courte visant une mention complémentaire/un certificat de spécialisation, ou vers une formation complémentaire d’initiative locale, ou encore souhaiteront préparer un concours (administratif ou relatif à une fonction ou un emploi spécifique, par exemple dans le secteur médico-social).
Certains peuvent également s’engager dans des études par apprentissage.
Il convient donc d’examiner de façon individuelle avec l’élève et sa famille le parcours le mieux adapté à ses souhaits et besoins.
D. Le parcours de préparation à la poursuite d’études supérieures
Ce parcours associe démarche de projet, renforcements disciplinaires ciblés, prise d’autonomie et découverte de l’enseignement supérieur. Ces six semaines de préparation à l’enseignement supérieur visent en effet à projeter les élèves dans leur projet de poursuite d’études et à favoriser la réussite des jeunes à des niveaux 5 et au-delà.
L’enjeu est de permettre à l’élève de gagner en confiance en soi, lever les freins à la prise d’initiative et au travail en autonomie, créer du lien avec les acteurs du supérieur, approfondir les attendus des formations supérieures.
Le parcours consiste donc en six semaines d’enseignement et d’accompagnement représentant 25 heures élève auxquelles s’ajoutent 5 heures de travail personnel, ces heures globalisées étant inscrites à la grille horaire de terminale.
Les 25 heures d’enseignement et d’accompagnement visent deux objectifs :
- la consolidation et le renforcement disciplinaire et méthodologique ;
- le développement de compétences psychosociales.
Il est recommandé d’allouer deux tiers du temps pour le premier objectif et un tiers pour le second.
Il est également préconisé qu’au sein d’un établissement le parcours soit coordonné par un ou plusieurs enseignants selon le volume d’élèves à prendre en charge et la typologie des formations visées.
Les attendus pour la consolidation et le renforcement disciplinaire et méthodologique
Il s’agit, autant que possible en faisant appel à des activités ou des tâches contextualisées, de :
- consolider ou acquérir des notions disciplinaires, générales et professionnelles nécessaires dans l’enseignement supérieur et notamment en BTS,a minima culture générale et expression, et, selon les spécialités, sciences, mathématiques, économie-gestion, langues : on pourra s’appuyer sur les attendus nationaux figurant sur Parcoursup ;
- travailler l’expression orale, la synthèse, la qualité de l’écrit, la prise de notes efficace ;
- développer des compétences en termes de mobilisation de l’outil mathématique ;
- renforcer l’autonomie et la prise d’initiative ;
- renforcer l’acquisition des compétences numériques.
Cet objectif peut mobiliser lors d’interventions, séances ou séquences :
- la co-intervention enseignement général/enseignement professionnel pour rendre concrètes des notions complexes ;
- des enseignants du supérieur, seuls ou en co-intervention avec leurs collègues de lycée professionnel ;
- des professionnels et acteurs institutionnels du secteur.
Les attendus pour le développement de compétences psychosociales
Il s’agit de :
- travailler la confiance en soi et permettre au jeune de prendre conscience de ses atouts et de les conforter ;
- lever les freins liés à l’autocensure ;
- affiner le projet professionnel ;
- réaliser un retour réflexif sur les PFMP réalisées ;
- développer ses capacités à travailler en mode projet ;
- travailler l’insertion en cas de non-poursuite d’études.
Cet objectif peut être mis en œuvre par exemple sous forme d’ateliers, en faisant appel à du mentorat, à des sorties socio-culturelles, à des activités sportives et éducatives, etc.
Les attendus du travail personnel
Ce travail, recouvrant 5 heures hebdomadaires, se réalise en établissement sous différentes formes possibles :
- au CDI, encadré par le professeur-documentaliste ;
- lors d’études dirigées encadrées par un personnel enseignant ou un AED ;
- lors d’heures d’études en autonomie.
Les heures sont notées dans l’emploi du temps et font l’objet d’un contrôle d’assiduité.
L’équipe pédagogique doit fournir un travail à effectuer sur ce temps, qui peut prendre la forme d’activités conduites seul ou en groupe.
Des temps d’immersion en entreprise ou dans le supérieur
Des temps d’immersion/observation en entreprise peuvent intervenir sur la période de six semaines du parcours. Ces immersions peuvent mobiliser les élèves en groupes, en collectif. Ces immersions doivent être en lien avec le secteur de poursuite d’études visé par l’élève. De même, les élèves peuvent bénéficier de temps d’immersion dans des établissements proposant des formations post-baccalauréat, de phases de collaboration active à des projets étudiants et s’engager dans un travail en autonomie supervisé au sein de plateaux techniques, en fablab ou laboratoires fréquentés par les étudiants.
Les temps d’immersion/observation en entreprise ne sont pas des périodes de formation en milieu professionnel. À ce titre, ils ne relèvent pas de l’allocation prévue par le décret n° 2023-765 du 11 août 2023 relatif au versement d’une allocation en faveur des lycéens de la voie professionnelle dans le cadre de la valorisation des périodes de formation en milieu professionnel.
La grille horaire élève indicative
La grille horaire présentée ci-dessous est indicative et peut être adaptée au projet de classe et aux besoins repérés chez les élèves par l’équipe pédagogique.
Enseignements | Volume horaire indicatif | |
Parcours différencié | Hebdomadaire | |
Enseignements professionnels et économie-gestion ou économie-droit | 60 heures | 10 heures |
Enseignements généraux | 60 heures | 10 heures |
Français, histoire-géographie et enseignement moral et civique (EMC) | 18 heures | 3 heures |
Mathématiques/physique-chimie | 18 heures | 3 heures |
Langue vivante A/B | 12 heures | 2 heures |
Éducation physique et sportive (EPS) | 12 heures | 2 heures |
Autre(s) enseignement(s) selon le choix de l’établissement | 30 heures | 5 heures |
Travail personnel de l’élève | 30 heures | 5 heures |
TOTAL DES HEURES | 180 heures | 30 heures |
Les enseignements listés ci-dessus contribuent à l’ensemble des attendus du parcours en termes de consolidation et renforcement disciplinaire et méthodologique ainsi que de développement de compétences psychosociales, selon des dispositions pédagogiques adaptées mobilisant la pédagogie de projet, telles que : co-intervention, ateliers, mentorat, visites d’établissements, etc.
Par principe, les enseignants d’une classe assurent les enseignements pour leur classe, mais une organisation plus transversale, pour plusieurs classes à l’échelle de l’établissement, est envisageable en fonction des projets et des effectifs concernés par ce parcours.
Les intervenants sur le parcours
La parcours de préparation à la poursuite d’études supérieures mobilise principalement, conformément à la grille horaire mentionnée supra, des enseignants de lettres-histoire et de mathématiques-sciences pour un travail sur les fondamentaux, les professeurs des matières professionnelles, les professeurs de langues, d’EPS, d’économie-droit et économie-gestion. Ces enseignants peuvent intervenir seuls, en équipes, en co-intervention.
Les personnels et partenaires suivants peuvent intervenir sur les heures laissées à l’autonomie des établissements, possiblement en équipe ou en co-intervention avec les membres de l’équipe pédagogique :
- les professeurs documentalistes ;
- les personnels non enseignants de l’établissement : CPE, AED, PsyEN, AS, Infirmière, APS, etc. ;
- des enseignants ou formateurs du supérieur ;
- des formateurs ou professionnels partenaires de l’établissement intervenant dans le cadre de l’apprentissage ;
- des associations et fondations intervenant sur les thématiques identifiées par l’établissement ;
- d’autres partenaires issus d’universités, de grandes écoles, de chambres consulaires, d’opérateurs de compétences, de milieux professionnels, etc.
Des synergies peuvent être construites avec les dispositifs déjà existants dans l’établissement :
- les Cordées de la réussite ;
- le mentorat, dont celui lié aux Cordées de la réussite, au dispositif 1 jeune 1 mentor ou au programme P-Tech ;
- les colorations de diplômes professionnels.
L’organisation pédagogique du parcours
Préparation
Il s’agit de partir du projet de chaque élève et/ou de définir les leviers de réussite dans ce parcours en confrontant le profil et les motivations de chacun aux caractéristiques et exigences des formations post-baccalauréat.
Des organisations différentes peuvent en effet être proposées selon les profils des élèves et le type de formation du supérieur envisagée. Selon que l’élève se projette en BTS tertiaire, de service ou industriel, vers des formations conduisant à des diplômes d’État du paramédical ou d’autres formations du supérieur, il convient de moduler, par-delà les renforcements des fondamentaux, le soutien des différentes disciplines proposé aux élèves. Il pourra être envisagé également, par exemple, l’organisation de cours intensifs de langue, y compris dans le cadre d’une mobilité transnationale.
Il est aussi utile de procéder à un croisement des référentiels de baccalauréat professionnel avec les programmes ou référentiels de diplômes de l’enseignement supérieur. Ce travail peut prendre appui sur l’expertise des inspecteurs territoriaux, IEN ET-EG et IA-IPR ou des équipes d’enseignants du supérieur, notamment de BTS.
Le retour d’expérience des équipes pédagogiques sur les parcours d’élèves dans les formations du supérieur appuie également l’organisation de la formation.
Le parcours doit également se penser en cohérence avec le parcours de consolidation pouvant être proposé en première année de STS.
Enfin, l’appui des directeurs délégués aux formations professionnelles et technologiques sera précieux, sur le champ de l’organisation des enseignements, la coordination et l’animation des équipes, le conseil au chef d’établissement, les relations avec les partenaires extérieurs.
Dispositif pédagogique
La démarche de projet en tant que modalité pédagogique paraît particulièrement adaptée à ce parcours. Elle permet en effet d’apprendre en impliquant l’élève dans une démarche particulière, motivante et très inductive qui lui propose, avec d’autres, de devenir acteur de sa formation pour atteindre un objectif commun auquel il adhère. C’est tout l’intérêt du projet pédagogique qui est développé à tous les niveaux de formation et dans toutes les disciplines comme dans des actions interdisciplinaires ou pluridisciplinaires.
Le mode projet permet aux équipes de travailler avec les élèves à la construction de compétences d’analyse, de travail en équipe. Il permet également d’aborder les disciplines de manière contextualisée en lien avec des activités professionnelles permettant d’assurer la transition entre le niveau baccalauréat et le niveau BTS ou supérieur. Ce projet n’est pas de même nature que celui travaillé par tous les élèves dans le cadre du tronc commun car il est en lien avec les activités des diplômes de l’enseignement supérieur visés par les élèves.
L’objectif n’est pas de terminer le programme lié au diplôme du baccalauréat qui aura été finalisé au cours de la phase commune à tous les élèves avant la première phase des épreuves terminales d’examen, quel que soit leur parcours de poursuite, mais de préparer la suite en développant les compétences d’autonomie, d’analyse, les compétences rédactionnelles, etc. Il est également essentiel de travailler sur la confiance des élèves en mettant en évidence les atouts dont ils disposent pour réussir.
Les activités qui sont proposées doivent alors permettre aux élèves d’évaluer leurs compétences de compréhension, d’analyse, d’expression et aux enseignants d’enrichir ces compétences, de les conforter en plaçant les élèves face à des activités exigeantes avec un guidage adapté.
E. Le parcours de préparation à l’insertion professionnelle
Ce parcours est destiné aux élèves qui souhaitent une insertion directe après l’obtention de leur diplôme. Toutefois, il peut également être choisi par des élèves souhaitant effectuer une poursuite d’études courte, y compris par apprentissage, préparant par exemple à une mention complémentaire (futur certificat de spécialisation) ou un titre professionnel (TP), un certificat d’aptitude professionnelle (CAP) en un an, un diplôme de spécialisation professionnelle. De la même façon, ce parcours peut concerner également les élèves souhaitant s’inscrire dans une formation complémentaire d’initiative locale (FCIL), du fait de la forte alternance de ces formations.
Le parcours repose sur six semaines recouvrant une ou plusieurs périodes de formation en milieu professionnel (PFMP) qui peuvent être effectuées dans différents lieux d’accueil/entreprises.
Chaque PFMP donne obligatoirement lieu à une convention spécifique sur le fondement de la convention-type annexée à la circulaire du 29 mars 2016 relative à l’organisation et l’accompagnement des périodes de formation en milieu professionnel : elle est signée par l’établissement, l’entreprise – ou l’organisme d’accueil – et l’élève – ou son représentant légal si celui-ci est mineur. Enfin, comme pour toute PFMP, il est nécessaire de désigner un professeur référent de l’élève.
Chaque PFMP réalisée au titre du parcours ouvre droit au versement de l’allocation instaurée par le décret n° 2023-765 du 11 août 2023 relatif au versement d’une allocation en faveur des lycéens de la voie professionnelle dans le cadre de la valorisation des périodes de formation en milieu professionnel et l’arrêté du 11 août 2023 déterminant les montants et les conditions de versement de l’allocation aux lycéens de la voie professionnelle engagés dans des périodes de formation en milieu professionnel. Le versement est fondé sur les jours de PFMP effectivement effectués et attestés : il conviendra donc que l’attestation de fin de stage soit renseignée afin de permettre le déclenchement du versement de l’allocation.
Tant que l’élève – ou son représentant légal – n’a pas signé de convention, il participe au parcours de préparation à la poursuite d’études supérieures.
À la marge, les élèves peuvent voir leur PFMP réduite pour suivre des cours et activités complémentaires en établissement si le besoin est identifié par l’équipe pédagogique. On peut notamment leur proposer de préparer des certifications favorables à l’employabilité, par exemple la certification sauveteur secouriste du travail (SST). La formation peut être également assurée par l’entreprise si celle-ci est volontaire.
Un temps de regroupement d’au plus quelques jours de tous les élèves sera aménagé au sein de l’établissement pour finaliser la préparation de l’épreuve de PSE et de l’oral de projet.
La préparation du parcours
Les PFMP du parcours différencié doivent être préparées avec les établissements et les milieux professionnels ainsi que les élèves pour identifier les compétences déjà acquises par les jeunes et celles qui pourront être développées ou confortées à l’occasion de ces périodes.
À cet égard, il est important de bien identifier et valoriser les compétences, y compris transversales, acquises par les élèves. Par ailleurs, il est nécessaire de travailler avec le tuteur afin de les expliciter et de préparer les élèves à leur mobilisation dans les lieux d’accueil des PFMP. Ce travail permet de compléter l’annexe pédagogique de la convention de PFMP.
Il convient en outre de permettre aux professeurs de sensibiliser les élèves à l’importance d’adopter une démarche réflexive sur les situations de travail qu’ils vivent pendant les périodes. L’horaire de soutien au parcours peut permettre de préparer les élèves à cet exercice de réflexivité. Pour y parvenir, l’équipe pédagogique doit aider l’élève à identifier :
- la contribution des composantes de son activité (objectifs assignés ou attendus, compétences psychosociales mobilisées, attitude au travail, etc.) à son insertion professionnelle ;
- les composantes de l’environnement dans lequel il exerce l’activité pour lui permettre de conforter sa posture professionnelle (conditions de travail, équipe dans laquelle il s’intègre, valeurs portées par l’entreprise ou la structure).
Pendant la PFMP
Les PFMP effectuées au titre de ce parcours font l’objet d’un suivi tel que prévu par le décret n° 92-1189 du 6 novembre 1992 relatif au statut particulier des professeurs de lycée professionnel. Ces PFMP ne sont cependant pas des périodes entrant dans le cadre de la certification, les compétences développées ne faisant pas l’objet d’une évaluation dans le cadre d’une épreuve. Il n’y a donc pas de visite en vue de l’évaluation certificative (CCF). En conséquence, pour favoriser l’insertion du jeune, le suivi est réel et nécessaire, mais non effectué à des fins certificatives.
Ce suivi de l’équipe pédagogique doit permettre de vérifier la conformité de la PFMP en rapport avec les attendus définis par la convention, les activités réalisées et le respect du cadre légal. Il permet également d’accompagner la prise de recul des élèves dans l’action en milieu professionnel. Ce suivi peut mobiliser des outils numériques.
Après la PFMP
Dans le prolongement des actions potentiellement menées au cours du cursus dans le cadre d’Avenir pro en lien avec France Travail, à l’issue du parcours de préparation à l’insertion professionnelle, les élèves disposent de CV et lettres de motivation reprenant l’ensemble des éléments de leur parcours ainsi que d’une maîtrise des outils permettant la recherche d’emploi et le dépôt de candidatures.
Par ailleurs, selon le souhait de la structure d’accueil de l’élève, celle-ci peut remettre un document mentionnant les compétences mises en œuvre et/ou acquises.
Enfin, en vue de permettre le versement de l’allocation de l’État correspondant aux jours de PFMP effectués par l’élève, le chef d’établissement doit réceptionner l’attestation de fin de stage signée par la structure d’accueil de l’élève (prévue en annexe 3 de la convention de PFMP). Ceci permet de lancer le processus pour le versement de l’allocation. Cette démarche doit obligatoirement se faire avant la sortie des élèves des bases informatiques de l’éducation nationale.
Pour la ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, et par délégation,
Le directeur général de l’enseignement scolaire,
Édouard Geffray
[1] Pour mémoire : décembre, ouverture de la plateforme Parcoursup avec la nouvelle offre de formation, début de réflexion sur les vœux. Janvier, début des vœux. Mars-avril, fin des vœux Parcoursup et confirmation des vœux. Fin mai, lancement de la phase principale d’admission Parcoursup (réponses des formations). Démarrage de la phase de réponse des établissements et de choix des candidats jusqu’en juillet.